Mardi 2ème semaine du T.O.
Mardi, 19 Janvier 2021
Œcuménisme spirituel de PAUL COUTURIER
Beaucoup en lisant l’Évangile de saint Jean arrivent au chapitre dix-sept et le lisent, et même le méditent, sans comprendre qu’ils sont arrivés à un centre, qu’ils sont parvenus à un sommet, le sommet d’où le Calvaire apparaît en toutes ses dimensions, prend son vrai visage, reçoit toute sa lumière.
La sainte Cène vient de finir. Le Christ vient de créer le sacerdoce et le très saint sacrifice eucharistique. Ses apôtres, moins Judas, l’entourent. Ils viennent de communier à sa personne divine. Il vient de les prendre intimement en son oblation. Il leur fait les dernières révélations de son amour. La Passion va commencer. Il les aimera jusqu’à la fin. Au terme de sa vie terrestre, au seuil du Calvaire, du tombeau et de sa résurrection, le fond de son âme révèle le fond de son œuvre. Sa prière englobe tout, résume tout : "Toi en moi, moi en eux, afin qu’ils soient consommés dans l’Unité". Pour cela il "se sanctifie", c’est-à-dire "se sacrifie". Pour cela sa parole, son message les sanctifiera dans la vérité, c’est-à-dire primordialement les mettra dans cette vérité qui est l’accord tendu, mais toujours partiel, de nos volontés avec sa volonté. Et cet accord de la volonté les conduira à l’accord partiel de l’intelligence avec l’intelligence divine, à la vérité de l’esprit.
C’est là, dans cette prière, lue, réfléchie, méditée, contemplée, vécue, et dans l’esprit de cette prière, que tous les chrétiens, bien que séparés, peuvent et doivent se trouver réunis pour le supplier de "pacifier, garder et réunir son Église selon sa volonté".
Cette prière du Christ et l’esprit de cette prière devraient animer, vivifier, posséder l’âme de chaque chrétien qui s’approche de son Sauveur dans la solitude de la prière mentale, ou dans la vie sacramentaire, ou dans la participation aux agapes eucharistiques. Si chaque jeudi soir, commémoraison hebdomadaire du grand jeudi, une multitude toujours plus grande de chrétiens de toute confession formaient comme un immense réseau enserrant la terre, comme un vaste "monastère invisible" où tous seraient absorbés en la prière du Christ pour l’Unité, ne serait-ce pas l’aube de l’Unité chrétienne qui se lèverait sur le monde ? N’est-ce pas cette attitude d’"émulation spirituelle" sincère, profonde, ardente, que le Père attend pour réaliser l’Unité visible du corps de l’Église, pour faire tous les miracles nécessaires pour réunir en son Église visible tous ceux qui l’aiment et qui ont été visiblement marqués du sceau baptismal ?
Lecture d'un autre jour à partir du calendrier liturgique...