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Mardi 3ème semaine de Pâques

Mardi, 16 Avril 2024

“Pour la cause de la vérité, de la douceur, de la justice”, dit le psalmiste. Nous avons reçu la vérité quand “la vérité sortit de la terre et que la justice regarda du haut du ciel”. Le Christ fut alors offert à l’attente du genre humain, pour que dans la race d’Abraham toutes les nations soient bénies. L’évangile a été prêché, voilà la vérité.
Qu’en est-il de la douceur ? Les martyrs ont souffert, et par suite le Christ a fait de grands progrès, et il a étendu le royaume de Dieu parmi toutes les nations. Ceci parce que les martyrs souffraient : ils ne lâchaient pas pied, ils ne résistaient pas. Disant tout, ils ne cachaient rien ; ils étaient prêts à tout, ne refusant rien. Quelle grande douceur ! Voilà ce que faisait le corps du Christ, il l’a appris de sa tête. Lui, le premier, “fut conduit à la mort comme une brebis, et comme l’agneau devant qui le tond, il n’a pas ouvert la bouche”. Il fut doux au point que pendu à la croix, il disait : “Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font”.
Qu’en est-il de la justice ? Il viendra aussi pour juger, il rendra à chacun selon ses œuvres. Il a dit la vérité, il a souffert l’iniquité, il apportera l’équité.
“Ta droite te conduira de manière admirable”. Nous sommes conduits par sa droite, lui qui est conduit pas sa droite. Il est Dieu, nous sommes des hommes. Il est conduit par sa droite, c’est-à-dire par sa puissance. Il a la puissance que possède le Père. Sa droite le conduira de manière admirable : il agira en Dieu, souffrira en homme, et par sa bonté, il terrasse la méchanceté des hommes.
“Tes flèches acérées sont très puissantes” continue le psaume. Ses paroles percent le cœur, excitent l’amour. D’où l’on dit dans le Cantique des cantiques : “Je suis blessée d’amour”. L’Épouse se dit blessée d’amour, c’est-à-dire qu’elle déclare aimer, brûler d’amour, soupirer après l’Époux de qui elle a reçu la flèche de sa parole. “Tes flèches acérées sont très puissantes” : elles transpercent, elles agissent.
“Elles sont acérées, très puissantes, des peuples tomberont devant toi”. Quels sont ces peuples qui sont tombés ? Ceux qui furent frappés, et sont tombés. Nous voyons des peuples soumis au Christ, nous ne voyons pas qu’ils sont tombés. Le prophète nous montre où ils tombent : "dans leur cœur". C’était là qu’ils se dressaient contre le Christ, c’est là qu’ils tombent devant le Christ.
Saul blasphémait le Christ : il était dressé contre lui. Il plie devant le Christ : le voici tombé, il est à terre. L’ennemi du Christ est tué pour que vive le disciple du Christ. Du ciel est lancée une flèche, Saul est frappé au cœur ; il n’est pas encore Paul, il est encore Saul, il est encore debout, il n’est pas encore à terre. Il reçoit la flèche, il tombe dans son cœur. Car ce n’est pas quand il est jeté la face contre terre qu’il tombe dans son cœur, mais quand il dit : “Seigneur, que veux-tu que je fasse ?”. Tout à l’heure tu partais lier les chrétiens et les conduire au supplice ; maintenant tu dis au Christ : “Que veux-tu que je fasse ?”. Ô que la flèche acérée était puissante pour qu’après l’avoir reçue, Saul tombe pour devenir Paul !
Comme il en fut de lui, ainsi en est-il des peuples. Regardez les nations, voyez-les soumises au Christ ! “Des peuples tomberont donc devant toi”. D’ennemis, ils sont devenus amis : les ennemis sont morts, et les amis vivent. Voilà pourquoi le psaume commence par ces mots : “Pour ceux qui seront changés”.

 

Lecture d'un autre jour à partir du calendrier liturgique...