Jeudi de Pâques

Jeudi, 4 Avril 2024

La joie de Pâques se lève sur nous comme l’aurore.
Quand deux, trois femmes en deuil arrivent au petit matin devant le tombeau, le soleil ne les a pas attendues. La lumière est déjà levée, le Christ a terrassé la mort. La joie envahit le monde et personne ne le sait.
Vivant ! Jésus est vivant ! Les femmes se prennent à trembler ; elles se sauvent. La peur leur coupe l’envie de parler. Qu’il est difficile de rencontrer la joie !
La joie se lève pour envahir le monde. Conquête interminable : le clair-obscur est confortable.
La joie fait peur. Le soir de Pâques, les Apôtres à leur tour perdent pied : Jésus au milieu d’eux, Jésus qui parle, qui mange, qui vit ! Ce qui bloque leur cœur, c’est la joie prête à les submerger. La joie les empêche de croire !
La joie de Pâques n’est pas la joie d’une heure. Elle n’est pas la joie fugitive d’une chaleur, d’un succès, d’une étreinte. La Joie de Pâques n’est pas une petite joie, ni même une grande joie provisoire. Elle est immense, infinie, sans retour. Elle est la Joie. La Vie s’est levée, victorieuse de la mort, de la haine. La Vie vient à notre rencontre, la Vie toute-puissante, la Vie qui nous aime et qui nous appelle.
Ô Vie, si je n’avais pas peur de toi, si je n’avais pas peur que tu m’arraches mes discrètes griffes de haine, mes germes de mort, j’aurais ta joie ! J’aurais la joie pascale.
La joie de Pâques efface les ténèbres. Elle ne s’accommode d’aucune ombre. Ni du mensonge, ni de la tristesse, ni du regret. Elle est envahissante. La joie de Pâques ne s’aveugle pas, elle sait le prix de l’amour, la vie donnée. Elle sait aussi ce que coûte la liberté : la guerre de la chair et de l’esprit. Mets tes doigts dans mes mains trouées, mets ta main dans mon côté et crois en ma vie, crois à ta joie !
Ô lumière ! Débusque les tristes ombres que je cultive et je rayonnerai ta joie ! La joie de Pâques, il faut y croire. Il faut basculer en elle, partager sans regret notre dernier pain, couper paisiblement la dernière amarre, et quand plus rien ne nous reste, offrir à qui le veut notre sourire. Nous est-il jamais demandé de croire à autre chose qu’à la joie ? Est-il d’autres péchés que des fautes contre la joie ?
Seigneur, triomphe de nos peurs. Seigneur, fais taire nos chansons tristes. Seigneur, mets ta lumière dans nos yeux. Seigneur, fortifie-nous dans l’espérance.
Un jour, tu auras raison de nous. Un jour, nous connaîtrons ta joie, la plénitude de ta joie !

Lecture d'un autre jour à partir du calendrier liturgique...